Angoisses de Freelances : d’où vient l’imposture ?

par | Sep 3, 2021

Depuis que nous avons lancé notre accompagnement, il y a une question qui revient régulièrement.

Alors je vais tenter d’y répondre :

D’où vient le syndrome de l’imposteur chez les freelances ?

Phénomène normal

D’abord, je tiens à rappeler que le syndrome de l’imposteur peut toucher toutes les sphères de l’existence. D’ailleurs, je me répète un peu avec ces statistiques, mais 67% de la population vit un jour au cours de sa vie un syndrome de l’imposteur, et 20% de la population le vit actuellement.

Même si le syndrome de l’imposteur génère un certain mal-être, important pour certaines personnes, il ne s’agit pas d’un phénomène pathologique. On pourrait presque dire que c’est une étape « normale » dans la vie de chaque individu.

Ce qui est plus problématique, c’est que ce syndrome de l’imposteur est installé par une situation problématique de laquelle il est impossible de s’extraire. Et je suis forcée de constater que les freelances sont bien souvent dans une situation « insoluble ».

Quand considérer que mon syndrome de l’imposteur n’est plus normal ?

Premièrement, la plupart des syndromes de l’imposteur sont transitoires, ils s’effacent au profit de l’expérience. Donc dès que ton syndrome de l’imposteur « dure trop longtemps », alors il est temps pour toi d’agir contre.

Ensuite, il faut considérer que le syndrome de l’imposteur ne peut exercer son influence que sur une facette de ta vie. Si le tien prend trop de place et s’étale sur ta vie personnelle, familiale, professionnelle et tes divertissements, alors il est grand temps de prendre le taureau par les cornes.

Ce n’est pas parce que ton syndrome de l’imposteur n’est plus « transitoire » que c’est de ta faute. Ça paraît anodin de le dire, mais en vérité, c’est important. Si tu es freelance, tu cumules tous les facteurs de risque pour souffrir d’un syndrome de l’imposteur. Ce n’est pas de ta faute, c’est la société qui a construit des injonctions et des normes oppressives.

Une histoire de croyances

Quand on s’installe en tant que freelance, on intègre un écosystème de croyances véhiculées par les autres freelances. C’est le jeu des réseaux sociaux et de la concurrence. Nos confrères freelances, comme nous, montrent chaque jour le meilleur d’eux-même.

Sur Instagram, les bureaux sont toujours rangés, on ne montre que les collaborations qui se déroulent sans accroc, bref, on ne montre que le meilleur.

Et les « nouveaux » se créent une représentation irréaliste du quotidien de freelances.

À ces croyances, on peut ajouter les aspirations liées au freelancing. On rêve tous de liberté, d’horaires flexibles, de projets passionnants, de rémunération décente. Et l’atterrissage est parfois rude.

Certains freelances se rendent compte rapidement qu’il y a un gap entre l’utopie dont on rêve et la réalité. Et surtout, ceux-là savent bien que ce gap est normal. Pour d’autres, c’est plus compliqué.

J’ai rencontré des dizaines de freelances qui pensaient que le problème venait d’eux. Pourquoi ?

  • Parce qu’ils ne sont pas rentables la première année.
  • Parce que la relation avec les clients ressemble parfois à un bras de fer
  • Parce que les contraintes administratives consument totalement le rêve de liberté
  • Parce que certains croient qu’avec les 200€ facturés chaque mois, il payent notre loyer

Bref, je ne vais pas faire la liste.. Tu la connais.

Oui, être entrepreneur, freelance ou non, c’est s’adonner à la précarité et au jeu du marché. Il faut en être conscient. Avoir une affaire qui roule, c’est parfois des années de travail pour y parvenir.

Et si tu n’y parviens pas immédiatement, ça ne fait pas de toi un imposteur. Je le dis, on sait jamais.

L’isolement

Quand on est freelance, on travaille seul(e). Le plus souvent en tout cas. Et quand on est plusieurs freelances sur un dossier, il arrive qu’une rivalité s’installe. Unetelle propose les mêmes services que toi, et untel voudrait placer telle prestation, sans compter ceux qui se dédouanent de leurs responsabilité quand une erreur survient.

En plus, nous travaillons le plus souvent depuis notre domicile. Notre conjoint(e) travaille à l’extérieur la journée. Nous voilà enfermés avec les tâches ménagères et le chien ou le chat s’il y en a un(e). Avec la crise sanitaire, nous avons du abandonner nos coworking et autres bars/cafés/médiathèques qui nous permettaient de partager quelques minutes de socialisation.

Pour palier à cet isolement, des communautés freelances fleurissent partout sur internet.

Mais. Je vais mettre les pieds dans le plat.

Elles ne sont pas toujours saines.

La concurrence et la rivalité sévit également au sein de ces communautés. Les freelances les plus toxiques perdent beaucoup de temps à se comparer aux autres, ou pire, à les descendre. J’ai assisté à des scènes d’humiliation en direct au sein de ces communautés. De plus, on retrouve les mêmes biais que sur les réseaux sociaux, chacun ne montre que le meilleur de soi. Et ces agissements participent à alimenter la croyance qu’on est une « merde ».

Ceux qui parlent le moins apparaissent comme occupés, mais ça n’est pas toujours vrai. Certains n’hésitent pas à voler les embryons d’idées qui émergent dans les rares discussions intéressantes. Quand quelqu’un parvient à se confier, il/elle fait l’objet de quolibets en messages privés.

Tu vois de quoi je parle ?

Même en communauté, nous restons seuls dans notre business, avec nos doutes et nos tourments.

Le rôle de l’enfance et de la famille

Certaines personnes sont plus sujettes que d’autres au syndrome de l’imposteur, qu’on se le dise.

Par exemple, lorsque les parents ont été trop exigeants, en dévalorisant les efforts de l’enfant. Tu as eu un 12, et le 1er de la classe a eu combien ? Ça vaut également pour les enseignants.

Les exigences élevées conditionnent l’adulte en devenir à remettre systématiquement en question toutes ses aspirations et réalisations.

Ces mécanismes automatiques sont en réalité des croyances dites « fondamentales » de ta personnalité. En psychologie cognitive, nous les nommons « schémas » et lorsqu’ils sont en décalage avec la réalité, on les désigne par les termes « Schémas précoces inadaptés ». Ils distordent la réalité et tout ce que tu vis passe par leurs prismes.

C’est un sujet central du module théorique de notre accompagnement pour le syndrome de l’imposteur dédié aux freelances.

Cercle vicieux

On voit quand même deux choses :

  • Les principaux responsables de cette angoisse, ce sont les autres freelances
  • Et l’isolement est le plus gros problème

Or, si on veut régler le problème sociétal qui émane de cette situation..

  • Il faut rompre l’isolement des freelances
  • Et inciter les freelances à libérer la parole sur ce sujet

DONC….

Les freelances en tant qu’écosystème au sein de notre société sont à la fois la cause du problème et la solution.

En fait, si à cause de ton syndrome de l’imposteur, tu reproduis ces comportements délétères pour les autres freelances, tu pourrais participer à d’autres syndromes de l’imposteur au sein de la communauté.

Comment libérer la parole ?

Je ne pense pas qu’il soit possible, immédiatement, de libérer la parole au sein de la grande communauté qu’est le freelancing. En revanche, nous créons une communauté dédiée au syndrome de l’imposteur, et son accès est offert dès lors que tu t’inscris à notre accompagnement.

Nous restreignons son accès car nous avons besoin de faire confiance à ses membres. Qu’ils soient solidaires et surtout bienveillants. D’ailleurs son accès n’est possible qu’à partir du troisième module (tactique) pour être certains que le nouveau membre connaît bien son syndrome de l’imposteur et les mécaniques néfastes.

Adapter ton entreprise à ta personnalité ?

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Axelle Abbadie – Consultante marketing de contenu (UX – SEO – Stratégie)

Je suis entrée dans le marketing par la SEO et le graphisme, en autodidacte. Durant 2 ans, j’ai accompagné des entrepreneurs individuels dans leur démarche marketing, organisationnelle et qualitative. Pour mieux m’adapter aux entrepreneurs individuels, j’ai complété ma boite à outils : je suis diplômée de psychologie, de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Actuellement sous le statut Étudiant-Entrepreneur, au dispositif PÉPITE de Toulouse, je me dirige vers un diplôme d’ingénieur en pédagogie.

Je suis aussi passionnée de photographie et grande consommatrice de chicorée ✌️