Peur de l’échec, et celle de réussir ?

par | Sep 13, 2021

Entreprendre vient souvent d’une aspiration à la liberté. On souhaite se libérer des conventions sociales du rôle de salarié, des attentes des collègues et de la hiérarchie.

Qu’en est-il si on échoue ?

Aux USA, ou en Allemagne, l’échec entrepreneurial peut coûter cher, très cher. En France, nous avons de nombreuses « protections » sociales. Alors pourquoi cette peur de l’échec nous tient par les tripes ?

Et la peur de réussir ? Celle qui motive nos autosabotages… D’où vient-elle ? Comment agit-elle ?

L’échec, une peur culturelle ?

En France, les échecs sont sanctionnés dès l’école. D’ailleurs, nous sommes officiellement le pays des violences éducatives ordinaires, ces violences aux enfants qui frisent la maltraitance sans y être attachées.

Plus tard, quand nous grandissons, l’échec est une fatalité. Au lycée, l’échec est évité, le redoublement stigmatisé. Dans les études supérieures, où la concurrence est maîtresse des jeux sociaux, l’échec est une faiblesse à cacher.

Enfin, en entreprise, l’échec nous pousse à refuser des responsabilités, chacun adopte une attitude timorée et personne ne prend d’initiative. Les échecs sont nominatifs, on désigne les coupables qui portent leur étiquette toute leur carrière.

Ça, c’est la France d’hier. Les valeurs évoluent quelques peu au fil des ans, notamment avec l’entrée des nouvelles méthodes managériales, et de la culture design/ingénieur. Avant que la France de demain s’installe, on continue à porter le fardeau de l’échec.

Quand ce bagage culturel, hérité de votre passé familial, scolaire et professionnel, vous suit dans votre aventure freelance, ça fait des dégâts.

Entreprendre, c’est avant tout prendre des risques dans l’initiative. L’échec est omniprésent et il est nécessaire de changer son regard dessus. Chaque échec permet d’entrer dans une phase d’itération, d’amélioration, pour se relever. Cultiver les échecs pour collecter les réussites.

Quand réussir contredit les croyances

Quand à la peur de de la réussite, on est obligés de la voir sous un prisme psychologique plus profond. Car, au premier abord, qui a peur de réussir ?

La croyance est le modèle psychologique le plus profond pour justifier nos actes et nos angoisses. Les croyances modèlent notre perception de la réalité pour confectionner des souvenirs sur mesure.

Et quand la réalité contredit nos croyances, ça génère un profond sentiment de malaise.

Croyances fondamentales dysfonctionnelles

En psychologie, les croyances fondamentales qui consolident notre perception sont nommées « Schémas ». Ils sont la base de notre identité, de nos pensées et de nos comportements.

Parfois ces schémas sont quelque peu dysfonctionnels et nous poussent aux mauvaises décisions.

C’est le cas avec les « Schémas précoces inadaptés ». Ils trouvent leur origine dans ton passé.

Voyons, ensemble, un petit exemple. L’un des schémas est nommé « échec ». Ce SPI (schéma précoce inadapté) renvoie à son « hôte » l’idée qu’il est destiné à échouer. Alors s’il réussit, l’hôte vivra un malaise profond face à cette réussite, et il l’évitera par la suite.

Injonctions sociales

Une autre raison à la peur de la réussite, ce peut-être les injonctions sociales.

Par exemple, quand je découvre des entrepreneurs à succès, chez moi, ça provoque une sorte de malaise. Je ne me reconnais pas dans cet idéal de la réussite, avec beaucoup de restaurants, des sacs de luxe, du matériel informatique à outrance, une vie un peu excentrique, exposée aux yeux de tous. Pendant longtemps, j’ai adopté une attitude « anti-pognon ». Je refusais de nombreux contrats pour ne pas « réussir » car je ne me reconnaissais pas dans cet idéal de la réussite.

Ma réussite, c’est juste pouvoir travailler moins pour consacrer du temps à la photographie, aux vols en drone et à mes proches. Ma santé mentale et les gens que j’aime comptent bien plus que l’excentricité. C’est quelque chose que j’ai compris lorsque nous étions en train de concevoir, avec Coline, notre accompagnement contre le syndrome de l’imposteur.

Les attentes variables

Imagine, toi, tu as des attentes là ?‍♀️

Et tes proches ont des attentes là ?‍♀️

Et tes clients ont des attentes là?‍♀️

Elle est où la réussite ?

J’ai connu beaucoup de freelances que je considère épanouis-contredits. Les critères de réussite qui semblaient importants pour eux étaient largement atteints : ils vivaient de leur activité, avec des projets qui leur plaisaient.

Leurs proches estimaient que ça n’était pas la réussite. En effet, ils ne génèraient pas assez de revenus pour partir en vacances, envisager de fonder une famille ou déménager. Mais ça, c’est plus une affaire de statut des entrepreneurs que de volume financier brassé. (Tous les autoentrepreneurs dans la salle qui ont cherché à avoir un prêt immobilier, levez la main, on pense à vous.)

Ces épanouis-contredits estimaient n’avoir pas réussi et surtout ne pas vouloir réussir. En effet, ils savaient quelle énergie démente ils allaient devoir déployer pour « réussir » et bizarrement, ils préféraient rester heureux sans « réussir ». Paradoxal hein ?

On atteint jamais le curseur

Une autre forme, plus sournoise, de la peur de la réussite, c’est de la repousser indéfiniment.

Les personnes qui ont cette attitude ne s’en rendent pas compte. Elles réévaluent toujours le niveau à atteindre pour « réussir ». D’abord, on veut rentrer les premiers 1000 €, puis 5000€, les premiers contrats récurrents, une nouvelle compétence… Ces premières évolutions sont logiques n’est-ce pas ? Et ça n’arrête pas. Premier produit numérique, première centaine d’inscrits…

Et on court toujours après un futur hypothétique, sans prendre le temps de savourer les victoires. On ne se contente pas de ces victoires.

C’est très sain de vouloir se dépasser continuellement, ce qui l’est moins c’est de monter le curseur de l’exigence sans jamais se poser sur une victoire. Pire, se sentir mal quand on ne les atteint pas et d’entretenir se mal-être…

Plus surnois, oui…

L’attribution causale dans le syndrome de l’imposteur

J’aimerais te parler d’un biais psychologique extraordinaire en lien avec toutes ces peurs : le biais d’attribution asymétrique dans le syndrome de l’imposteur.

L’attribution causale, c’est comment on définit la cause de ce qui nous arrive. Une attribution causale externe, c’est dire que la cause d’un événement n’est pas de notre fait. Et une attribution interne, c’est dire que l’on est la cause de ce qu’il nous arrive.

Chez les victimes du syndrome de l’imposteur, on remarque donc ce biais d’attribution causale asymétrique. Les « imposteurs » considèrent que leur réussite a une cause externe (j’ai eu de la chance, j’ai rencontré les bonnes personnes, le client avait une super équipe, c’est grâce à telle formation). Et ces mêmes imposteurs attribuent leurs échecs à eux-mêmes (je n’ai pas assez travaillé, je suis nul, j’aurais dû prévoir cette panne).

Ce biais favorise le mal-être et entretient la peur de l’échec et de la réussite.

Si tu es responsable de tes échecs, tu ne veux pas les voir car ton identité est menacée. Mais si tu réussis, ça n’est jamais de ton fait, alors pourquoi poursuivre la réussite ?

Freelances tétanisés

La conséquence de tous ces phémonènes, c’est l’incapacité à avancer. Nombre de freelances, entre deux contrats, se morfondent et ont besoin de se « reconstruire ». Adieu la liberté, bonjour la dépression et la démotivation.

C’est un important facteur de burn-out chez les prestataires indépendants. J’ai vu beaucoup trop de mes amis freelance quitter l’aventure entrepreneuriale à cause de ces émotions douloureuses qui parsèment notre quotidien.

Quand j’ai rencontré Coline, psychologue du travail, on a décidé de monter un accompagnement pour dépasser son syndrome de l’imposteur dédié aux freelances. Pour enfin apporter la liberté dont nos amis ont rêvé. Si tu es concerné(e), je t’invite à jeter un oeil à la partie gratuite de cette accompagnement.

Adapter ton entreprise à ta personnalité ?

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Axelle Abbadie – Consultante marketing de contenu (UX – SEO – Stratégie)

Je suis entrée dans le marketing par la SEO et le graphisme, en autodidacte. Durant 2 ans, j’ai accompagné des entrepreneurs individuels dans leur démarche marketing, organisationnelle et qualitative. Pour mieux m’adapter aux entrepreneurs individuels, j’ai complété ma boite à outils : je suis diplômée de psychologie, de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Actuellement sous le statut Étudiant-Entrepreneur, au dispositif PÉPITE de Toulouse, je me dirige vers un diplôme d’ingénieur en pédagogie.

Je suis aussi passionnée de photographie et grande consommatrice de chicorée ✌️