Peur d’être démasqué, quelles conséquences ?

par | Août 30, 2021

Si tu vis un syndrome de l’imposteur, tu vois très bien ce sentiment. La peur d’être démasqué, c’est le symptôme emblématique de ce fameux syndrome qui touche 67% de la population au moins une fois dans leur vie.

Je pourrais écrire un article juste pour toi, mais je vais l’écrire aussi pour ceux qui ne le vivent pas au quotidien. Peut-être qu’ainsi, tu pourras faire comprendre à un ami ce que tu vis au quotidien.

Au-delà de la sensation désagréable que provoque cette peur irrationnelle, elle a des conséquences sur le comportement. On n’agit pas pareil quand on sent imposteur. Ce sont ces conséquences que nous allons détailler.

Dans ta communication

La peur d’être démasqué induit un besoin de cacher son travail dans la communication. Évidemment, c’est problématique, car si tu ne peux pas présenter ton travail, comment convaincre un prospect ?

Il y a quelques années, j’ai rencontre un « imposteur » qui vivait d’intenses angoisses à chaque fois qu’il présentait son travail sur les réseaux sociaux. Cette angoisse l’empêchait de préparer des posts efficients. Alors, non seulement il souffrait lorsqu’il les produisait, mais en plus ils ne servaient à rien.

On en avait longuement parlé, et il me disait qu’il avait peur que son entourage découvre que son travail n’était pas aussi bon qu’ils le croyaient.

Plus récemment, j’ai rencontré une freelance qui sabotait son blog par peur d’être démasquée. En effet, elle ne voulait pas parler de son activité sur son blog. Étrange n’est-ce pas ? Pas tellement.

Ses articles relataient sa vie d’entrepreneure et ses astuces de productivité. Elle évitait ainsi de parler de son domaine, par peur qu’on juge son niveau d’expertise. Et surtout, elle avait peur qu’on découvre qu’elle n’était pas la Queen de son domaine d’activité.

On voit que dans la communication ça induit des comportements d’évitement.

Dans cet autre article, on voit comment ton syndrome de l’imposteur sabote ta communication avec plus de détails.

Lors de la négociation

Les comportements qu’impose la peur d’être démasqué en négociation sont encore plus étonnants.

Certains freelances, pour ne pas subir un interrogatoire imaginaire sur leurs compétences n’hésitent pas à se sous-vendre. Ainsi, ils cassent le marché pour une prestation qui peut parfois être exceptionnelle ! Lorsque vient le moment, pendant la négociation, de détailler la proposition, ils décident au dernier moment d’ajouter plein de bonus pour sur-valoriser leur prestation et seraient prêts à présenter leurs excuses de ne pas travailler la nuit en échange d’une menue rémunération.

Ce genre de comportements cassent évidemment le marché et peut nuire à d’autres freelances, bien entendu, mais ce n’est pas le plus grave.

En effet, si l’on s’étale au sol au moment de vendre sa prestation, on présente à son client toutes les failles de notre être. Et certains d’entre eux sont très attentifs à ces signaux. N’oublions pas que la transaction est un rapport de force entre deux entreprises qui ont des intérêts financiers. Si l’émotion prend trop de place, ce rapport de force naturel et financier uniquement devient un rapport dominant/dominé entre deux humains dont un seul défend véritablement ses intérêts.

Le résultat de cette attitude déborde sur le déroulement de la prestation, avec des exigences très élevées de la part du client. En effet, le freelance n’a pas su baliser son espace de travail et sa responsabilité et chaque objet d’excuse de la part du freelance devient une véritable arme pour un client mal intentionné.

Livraison de ta prestation

Voyons deux situations :

Première situation : Tu livres ta prestation, ce n’est pas exactement ce que tu avais imaginé, tu as passé 2 heures sur un bug de logiciel, ta voisine avait décidé de percer les murs et en plus tu as eu une crise d’allergies. Tu as donc passé 6 heures au lieu de 3. C’est le drame, disons le.

Dans cette situation, très courante, tu focalises sur le résultat inadéquat avec le temps que ça t’a demandé et tu occultes le temps que tu as perdu sur des éléments qui ne sont pas de ton fait. Comment ça se passe ensuite ? Tu livres, et tu caches à ton client que tu as passé 6 heures dessus, mais tu culpabilises de lui cacher, alors tu argumentes beaucoup trop… Et il sent qu’il peut négocier un petit plus. Ta peur d’être démasqué t’amène à faire encore du rab et tu finis épuisé(e) !

Deuxième situation : Tout s’est bien passé, le résultat est bien au-delà de tes espoirs. Si bien que tu as du mal à constater que c’est ton travail. Tu décides alors (inconsciemment) que ce n’est pas grâce à toi, mais grâce aux outils, à une vidéo que tu as vu l’autre jour, à l’alignement des astres. Tu n’as aucun mérite à tirer.

Au moment de livrer, tu refuses les compliments de ton client, lorsque tu reçois le paiement, tu te sens mal et jamais tu n’oseras le recontacter.Cette fois, on voit un comportement d’évitement. D’ailleurs, peut-être que si tu réagis comme ça, tu n’oseras jamais présenter ce travail d’imposteur dans ta communication ?

La peur d’être démasqué

Mais alors, c’est quoi cette peur d’être démasqué ?On présente un travail, on le soumet au jugement d’autrui, par exemple lors d’une livraison. On estime que le résultat n’est pas à la hauteur de notre investissement, ou de celui du client. On aurait voulu qu’il soit encore mieux. Et on « ose » se présenter comme « expert » sur ce type de réalisation.

Immédiatement, dans l’esprit d’un « imposteur » (notez les guillemets), une comparaison s’installe : le travail des « vrais » experts et ce résultat. Ce n’est pas à la hauteur. Mais alors ? Comment arrive-t-on à penser que l’on va être démasqué ?

Une dissonance entre l’idéalisation du résultat espéré et le penchant identitaire s’installe. Si on ne parvient pas à faire ou être ce qu’on prétend, on se sent inauthentique. Et l’esprit humain n’aime pas l’inauthenticité, car elle touche une valeur morale naturelle chez chacun d’entre nous. Cette dissonance rime immédiatement avec imposture.

Nous détaillons ce processus dans la partie théorique de notre accompagnement.

Que faire ?

Déjà, prendre conscience de l’étendue des comportements qui découlent de ce sentiment, c’est un grand pas. Tous ces comportements sont totalement automatiques. Alors pour enrayer ce processus, il faut commencer par observer ce processus en soi et anticiper l’apparition des comportements problématiques avec des alternatives plus saines, pour cela, il faut « planifier » ses réactions.

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Axelle Abbadie – Consultante marketing de contenu (UX – SEO – Stratégie)

Je suis entrée dans le marketing par la SEO et le graphisme, en autodidacte. Durant 2 ans, j’ai accompagné des entrepreneurs individuels dans leur démarche marketing, organisationnelle et qualitative. Pour mieux m’adapter aux entrepreneurs individuels, j’ai complété ma boite à outils : je suis diplômée de psychologie, de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Actuellement sous le statut Étudiant-Entrepreneur, au dispositif PÉPITE de Toulouse, je me dirige vers un diplôme d’ingénieur en pédagogie.

Je suis aussi passionnée de photographie et grande consommatrice de chicorée ✌️